Transit

Il s’agit d’un ensemble d’actions nées entre 2020 et 2023. Leurs spécificités est d’aborder le jeu sous un angle dit « excrémentiel » et d’interroger notre société sur la question du tabou et de l’intime. Elles s’appuient également sur des créations faites en excréments d’herbivores (voir la rubrique atelier).

Dossiers artistiques disponibles :

dossier complet / dossier court / dossier structures et mairies

Les intentions de Transit :

Cette proposition a d’abord pour objectif d’aider les personnes à considérer et conscientiser leurs émotions et leurs besoins, soutenir l’idée que, démuni-es, nous pouvons trouver du soulagement dans des actes simples et concrets, comme une forme de « premier secours » en soutien au corps et au mental, comme aussi une hygiène de vie à cultiver au quotidien (de la même façon que nous allons chaque jour à la selle).

Elle a également pour vocation d’oser rire de soi, allier authenticité et autodérision, montrer que nos difficultés -petites ou grandes- peuvent être la source d’expressions et d’élans créatifs inspirants, et qu’un rapport décomplexé à ce qui de premier abord dérange peut être profondément libérateur et communicatif, redonnant de ce fait une place plus juste à notre cœur d’enfant.

En sortant de l’isolement, du malaise et de la culpabilisation que crée notre société autour des aspects moins heureux ou glorieux de l’humain, en déliant les langues et en ôtant le temps d’un instant nos masques sociaux pour nous unir avec humilité et simplicité autour de tout ce qui nous constitue, nous redonnons un sens plus juste à l’être ensemble. Choisir de considérer la valeur de nos chieries existentielles, à la fois intimes et universelles, les voir comme une expression précieuse et sacrée de notre chemin en tant qu’être humain, comme aussi une matière à grandir ensemble, dont nous avons tous-tes la responsabilité, peut nous aider à mieux nous comprendre les un-es les autres, développer notre tolérance et notre empathie, demeurer soudé-es et solidaires même vis-à-vis d’inconnu-es.

Enfin, placer ces dimensions de l’être au devant de la scène constitue une tentative de mettre en lumière notre condition et pallier aux manquements de notre société carencée, au transit mental et émotionnel perturbé et souvent peu respecté. Ces performances amènent ses participant-es et témoins à réinterroger les dimensions sociales, culturelles, éducatives, philosophiques, politiques, économiques, scientifiques, écologiques et même spirituelles des excrétas humains, aussi bien matériel qu’immatériel. Traiter aussi bien concrètement que symboliquement la noble question excrémentielle interroge de ce fait notre rapport à la mort, au déchet et à la décomposition, elle touche notre condition d’être mortel et vulnérable, qui mange et qui défèque, qui nait et qui meurt… Autant de zones troubles et ancestrales dont l’impact dans notre société est aussi puissant que tabou.

L’être dit « civilisé » s’est à de nombreux égards coupé des cycles du vivant. Créer un espace intuitif et joueur dédié à ces consciences élémentaires pour retrouver les bienfaits du rituel et aider l’humain à se replacer humblement dans un ensemble plus large, une dimension amoureuse du monde, est semble t-il une urgence et une nécessité.